Des plages désertes, des tortues géantes, de nouveaux hôtels branchés et un lagon font de la petite île préservée de Rodrigues une destination semblable à ce qu’était sa voisine Maurice il y a 30 ans.

À la plage de Rivière Banane, de grands filaos ondulent doucement derrière une longue étendue de sable propre, couleur miel. Le soleil brille intensément, une douzaine de barques flottent à peine sur l’eau alors que de légères vagues viennent s’échouer. Devant l’un des petits bâtiments, un homme souriant attend patiemment, prêt à emmener les amateurs de plongée avec tuba vers un site appelé L’Aquarium. Il n’y a pas un bruit, à part les pépiements de ce que je pense être des astrilds, et (je regarde à gauche, à droite), oui, nous avons l’endroit entièrement pour nous.

De telles plages idylliques et miraculeusement désertes sont habituellement réservées aux publicités télévisées, mais elles sont courantes à Rodrigues, une île de 108 km², semi-autonome et rattachée à l’État mauricien. L’île principale, bien plus grande, se trouve à 560 kilomètres à l’ouest ; Air Mauritius assure cinq vols quotidiens de 90 minutes entre les deux îles.

Rodrigues est l’un des endroits habités les plus isolés au monde. Tandis que Maurice possède des autoroutes, des centres commerciaux, une ville et des complexes de 300 chambres, Rodrigues n’a ni feux de circulation, ni supermarchés, ni hôtel de plus de 100 chambres. À la place, elle offre l’un des plus grands lagons de l’océan Indien — une auréole bleu-vert qui entoure toute l’île. La vitesse est limitée à 50 km/h et les habitants que je rencontre sont calmes, accueillants, patients et merveilleusement positifs. Cela finit vite par me gagner.

Constance Hotels & Resorts a repris et rénové deux hôtels existants à Rodrigues en janvier dernier.

En quittant l’aéroport — étonnamment joli avec son toit en pente — je conduis bientôt (à gauche, héritage du passage britannique après un siècle de domination française) sur de bonnes routes, longeant des papayers, des scooters pétaradants et des stands de samoussas, le tout à un rythme qui provoquerait des klaxons furieux à Londres.

« Ça oblige les gens à ralentir », explique Christopher Sainte-Marie, de l’office du tourisme de l’île et mon guide improvisé, à propos de la limite de vitesse. « On peut choisir d’être stressé ou de se détendre. Ici, la vie est tranquille. C’est comme l’île Maurice il y a trente ans. » En effet, le tourisme a explosé à Maurice — l’an dernier, elle a accueilli 1,3 million de visiteurs, les Britanniques étant les deuxièmes plus nombreux, tandis que Rodrigues n’en a accueilli que 100 000, dont à peine une poignée d’« Anglais ».

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